Le projet Pathfinder du MOHCCN ouvre la voie au partage de données entre les membres du Réseau dans l'avenir

Par le truchement du projet Pathfinder, le MOHCCN a mis au point et déployé un outil technique qui permet aux membres de téléverser et de découvrir les données nécessaires pour accélérer la médecine de précision pour les patients atteints de cancer – et d’avoir accès à ces données éventuellement.

Le Réseau des centres d’oncologie du Marathon de l'espoir (MOHCCN) ouvre la voie à l’accélération de la médecine de précision dans le traitement du cancer au Canada, grâce au travail accompli dans le cadre de son projet Pathfinder, une collaboration avec la Canadian Distributed Infrastructure for Genomics (infrastructure canadienne distribuée pour la génomique; CanDIG), une initiative pancanadienne menée par une équipe du University Health Network de Toronto. 

Lancé en octobre 2021, le projet Pathfinder du MOHCCN a contribué à établir le logiciel technique qui permettra de déposer des données cliniques et génomiques conformément aux normes du MOHCCN, ce qui permettra de créer la plus importante et complète ressource au pays en matière de cas de cancer : la cohorte de référence du MOHCCN. Cette ressource d’une portée sans précédent contiendra les données cliniques et génomiques provenant de 15 000 patients aux antécédents génétiques divers, atteints de différents types de cancer, et traités dans des établissements de santé de partout au pays. 

« L’objectif du projet Pathfinder du MOHCCN était de découvrir quelle solution logistique permettrait l’ingestion efficace de données de recherche sur le cancer émanant des centres d’oncologie participants d’un bout à l’autre du Canada et de créer un outil technique qui ferait en sorte que les chercheurs pourraient voir quelles données sont disponibles pour éventuellement demander l’accès à ces données dans le cadre de leurs recherches, déclare la docteure Karen Cranston, bioinformaticienne et cheffe d’équipe de CanDIG. C’est avec grand plaisir que nous pouvons aujourd’hui affirmer qu’une grande partie de ce travail a été accomplie, ce qui augure très bien en ce qui concerne les capacités futures de partage de données du Réseau. » 

Accélération de la médecine de précision pour le traitement du cancer  

La médecine de précision offre un cadre de travail prometteur pour ce qui est du traitement du cancer. Elle prend en compte la composition génétique de chaque tumeur – ainsi que les caractéristiques personnelles de chaque patiente ou patient – en vue de personnaliser les traitements, ce qui augmente le taux de survie des patients, de même que leur qualité de vie. Afin de concrétiser les possibilités que présente la médecine de précision, les chercheurs et les cliniciens doivent avoir accès à de grands ensembles de données, soit à un nombre de données beaucoup plus important que celui que peut générer un seul centre d’oncologie au Canada, quel qu’il soit, pour être en mesure d’appliquer de nouvelles technologies susceptibles d’attaquer le cancer de chaque patient ou patiente par son point faible et de prodiguer ainsi le traitement qui convient le mieux à ce patient ou à cette patiente et obtenir sa guérison.  

Pour mettre au point cette ressource déterminante, le MOHCCN se sert d’une approche en plusieurs volets. D’un côté, le Réseau réunit les chercheurs, cliniciens, patients et administrateurs de centres hospitaliers avec leurs équipes en vue de déterminer quelles données doivent être recueillies. 

Parallèlement à ce travail et afin de le valider, les dirigeants du MOHCCN collaborent avec l’équipe de CanDIG à personnaliser le logiciel existant afin de permettre l’ingestion des données de la cohorte de référence, conformément aux politiques nouvellement créées, en un système fédéré, ce qui signifie que les données ingérées ne quittent jamais leur site d’origine. Les chercheurs du MOHCCN pourront ensuite interroger le système et demander la permission d’utiliser ses données dans de nouvelles études en médecine de précision. 

Le projet Pathfinder du MOHCCN se situe à l’intersection de ces deux activités. En tirant parti de la présence de CanDIG dans un groupe choisi de centres participants sur une période de 18 mois, le projet a pu offrir l’encadrement technique pour tester, raffiner et valider les politiques du Réseau relatives aux données, tout en permettant aux données cliniques et génomiques provenant des trois consortiums initiaux, soit le Consortium contre le cancer Princess Margaret (CCPM), le Consortium contre le cancer de la Colombie-Britannique (CCCB) et le Consortium québécois contre le cancer (CQC), d’être téléversées dans le Réseau. 

À mesure que le projet avancera, CanDIG sera installée dans les établissements membres des deux plus récents consortiums qui se sont joints au Réseau, soit le Consortium contre le cancer des Prairies (CCPR) et le Consortium contre le cancer de l’Atlantique (CCA).  

« C’est un énorme pas en avant, déclare la docteure Cranston. Il s’agit, en fait, du premier exemple de partage de données à l’échelle du réseau MOHCCN. » 

Bien qu’il reste encore beaucoup de travail à faire pour ajouter des outils visant à analyser ces données afin de venir en aide aux patients atteints de cancer, le succès du projet Pathfinder ouvre la voie à la mise en œuvre efficace d'autres opérations au sein du Réseau. 

« Ce qui n’était au début qu’un chemin de terre est maintenant une route pavée, explique la docteure Natalie Szudy, qui dirige le projet Pathfinder du MOHCCN. Nous sommes conscients du fait que nous n’en sommes qu’à la première étape d’un marathon, mais le projet Pathfinder visait d’abord et avant tout à établir une feuille de route vers la réussite, à nous aider à valider nos modèles de données et à créer les outils techniques qui nous feront progresser, et, en ce sens, le travail accompli est un véritable succès. »

 

 

Ce qui n’était au début qu’un chemin de terre est maintenant une route pavée, explique la docteure Natalie Szudy, qui dirige le projet Pathfinder du MOHCCN.