Néoplasmes myéloprolifératifs : une approche fondée sur la médecine de précision

Objectifs :

  1. Collecter et analyser de manière prospective/rétrospective des échantillons provenant de populations de patients ayant donné leur consentement et atteints de myélofibrose (MF) primaire ou secondaire (post-polycythémie vraie/thrombocytose essentielle).
  2. Évaluer l'interaction entre l'âge/le sexe et la constitution génomique dans ces cohortes.
  3. Établir une corrélation entre les données génomiques et les taux de complications de la maladie et les résultats en matière de survie.
  4. Identifier de nouvelles cibles thérapeutiques potentielles.
  5. Élargir et améliorer les possibilités pour les patients et les activités de recherche dans le domaine des cancers sanguins rares.
  6. Améliorer l'accès à la médecine génomique de précision pour les patients de tout le Québec, y compris dans les zones rurales.

 

Résumé :

Les néoplasmes myéloprolifératifs (NMP) sont des hémopathies malignes dérivées des cellules souches, caractérisées par une prolifération cellulaire incontrôlée. Ils deviennent rapidement un domaine de recherche prioritaire en raison de leur prévalence croissante, de leurs conséquences cliniques potentiellement dévastatrices et de la lourdeur de leurs symptômes, ainsi que de l'absence de traitements modificateurs de la maladie et de l'intérêt croissant pour les principes de la médecine de précision à mesure que leur paysage génétique complexe est progressivement élucidé. Sur le plan clinique, les patients atteints de NPM, en particulier ceux atteints de MF, souffrent d'un fardeau considérable et multidimensionnel (physique, émotionnel), sans traitement modificateur de la maladie ni remède efficace. Le fardeau économique des NPM est également élevé, le coût médical à vie du traitement d'un seul patient atteint de MF étant estimé à 266 000 dollars, dont 228 356 dollars de coûts en ressources.

De plus, les NMP sont liées à l'âge et touchent une proportion toujours croissante de la population, avec des taux d'incidence qui devraient augmenter, ce qui en fait un problème de santé de plus en plus répandu au Canada et dans le monde. Il est important de noter que, même si le cadre génomique des NMP a été progressivement défini, il existe encore des sous-groupes pour lesquels la caractérisation génétique complète est à la traîne et qui pourraient en tirer un bénéfice considérable. La cohorte du MOH que nous privilégions dans le contexte de la MF comprend notamment les patients plus jeunes atteints de MF (âgés de moins de 60 ans au moment du diagnostic), ceux qui ne présentent pas de mutations motrices canoniques (JAK2V617F, CALR, MPL) et ceux qui souffrent d'une myéloprolifération extrême. L'analyse du génome et du transcriptome complets de ces groupes devrait permettre d'approfondir considérablement notre compréhension de la biologie de la maladie, d'identifier de nouveaux facteurs déterminants et de révéler des cibles thérapeutiques potentielles. L'objectif global est de croiser les données génomiques avec les données cliniques complètes immédiatement disponibles dans le registre des patients (plus de 1 200 patients) du Groupe québécois de recherche en leucémie myéloïde chronique et néoplasies myéloprolifératives (GQR LMC-NMP) afin de mieux prédire les résultats cliniques, d'éclairer la prise en charge des patients et d'ouvrir la voie à des thérapies de précision.