Profilage génomique du cancer vulvaire indépendant du VPH

Objectifs :

Les objectifs généraux de l'étude sont les suivants :

  1. Identifier et caractériser les profils génomiques du cancer vulvaire indépendant du VPH
  2. Comprendre et corréler les profils génomiques et transcriptomiques avec les marqueurs pronostiques et les cibles thérapeutiques potentielles

Résumé :

Bien que rare, l'incidence du carcinome épidermoïde vulvaire (vCEC) n'a cessé d'augmenter au cours de la dernière décennie. Deux principales voies étiologiques sont largement acceptées. Environ 40 % des cas sont associés au papillomavirus humain (VPH) à haut risque et sont plus fréquents chez les femmes jeunes. Les 60 % restants sont indépendants du VPH et peuvent être subdivisés en deux groupes. Le premier est généralement présent chez les femmes plus âgées, indépendamment du VPH, déclenché par une mutation du gène TP53 et souvent lié à des affections cutanées chroniques telles que le lichen scléreux. Le deuxième sous-groupe indépendant du VPH, qui a été récemment signalé, ne présente pas de mutation du gène TP53 et n'est pas bien compris. Des données récentes suggèrent que ces trois sous-types de vCEC ont des caractéristiques clinico-pathologiques et des pronostics distincts.

Néanmoins, le traitement primaire n'est pas personnalisé en fonction des différents sous-groupes et les options thérapeutiques sont limitées pour les patientes atteintes d'un vCEC non résécable ou récurrent avec métastases à distance. Des options thérapeutiques, telles que le traitement antiangiogénique et l'inhibition des points de contrôle immunitaires, extrapolées à partir d'autres types de cancer, sont proposées. La caractérisation génomique a fait progresser notre compréhension et nos options thérapeutiques dans d'autres types de cancer afin d'identifier les mutations ciblables ; cependant, peu d'études se sont concentrées sur le profilage de ces cancers vulvaires indépendants du VPH. Une caractérisation moléculaire complète est donc essentielle pour identifier les cibles thérapeutiques potentielles et améliorer les stratégies à long terme dans cette maladie.

Plusieurs groupes de recherche ont étudié les modifications génétiques dans le vCEC à l'aide d'une analyse par panel de séquençage de nouvelle génération (NGS) et d'un séquençage complet de l'exome (WES). Les différences méthodologiques, la taille limitée des échantillons et les taux variables de détection du VPH rendent les comparaisons directes difficiles. Des altérations de la voie pro-oncogène PI3K/AKT/mTOR, telles que des mutations dans des gènes comme HRAS, KRAS, PIK3CA, KMT2D et PTEN, ont été observées de manière constante. Plus précisément, Williams et al. ont montré que, parmi 177 patients atteints de vSCC indépendant du VPH, les altérations les plus fréquentes concernaient les gènes TP53, TERTp, CDKN2A, CCND1 et EGFR, ainsi que les biomarqueurs associés à la réactivité à l'immunothérapie. Une étude de 2021 portant sur 20 patients atteints de vCEC a comparé les données génomiques et transcriptomiques de 15 échantillons indépendants du VPH à celles de 5 échantillons dépendants du VPH, révélant des schémas moléculaires distincts qui présentaient une corrélation significative avec des facteurs cliniques et pronostiques, notamment la survie globale. Cependant, les schémas d'expression identifiés par les auteurs ne correspondaient pas aux résultats précédemment rapportés, ce qui, combiné à la taille limitée de l'échantillon de l'étude, empêche de généraliser leurs conclusions.

L'objectif de la présente étude est de corréler les résultats cliniques avec les données génomiques et transcriptomiques et les caractéristiques clinico-pathologiques d'une cohorte de vCEC indépendants du VPH afin d'identifier les voies dérégulées, les marqueurs pronostiques et les cibles thérapeutiques potentielles.