Développement d'une plateforme de médecine de précision pour le cancer de la prostate métastatique résistant à la castration
Utilisation des biopsies liquides pour accélérer l'oncologie de précision dans le traitement des cancers avancés de la prostate
Une clinicienne-chercheuse en début de carrière à Montréal espère accélérer l'oncologie de précision pour les patients atteints d'un cancer de la prostate métastatique grâce à un nouveau financement du Réseau des centres d'oncologie du Marathon de l'espoir (MOHCCN).
La Dre April Rose, oncologue médicale au Centre de cancérologie Segal de l'Hôpital général juif et chercheuse principale à l'Institut Lady Davis pour la recherche médicale, utilisera sa nouvelle Bourse Marathon de l’espoir pour chercheurs cliniciens afin d'étendre l'utilisation des tests sanguins pour identifier les patients qui pourraient bénéficier de thérapies de précision.
« Les thérapies de précision, qui ciblent les tumeurs présentant des mutations spécifiques de l'ADN responsables de leur croissance, ont démontré leur efficacité dans l'amélioration des taux de survie chez les hommes atteints d'un cancer de la prostate métastatique », explique la Dre Rose. « Malheureusement, l'identification de ces mutations nécessite souvent des procédures invasives et douloureuses, ce qui limite l'accès à ces traitements vitaux. Dans ce contexte, la réalisation de simples tests sanguins permettant de déterminer quelles mutations sont présentes dans les tumeurs métastatiques, sans avoir recours à des biopsies invasives ou douloureuses, pourrait être un moyen d'augmenter la survie et la qualité de vie de ces patients. »
Les tests sanguins sur lesquels travaille la Dre Rose sont également connus sous le nom de biopsies liquides, une technologie de pointe qui permet de détecter l'ADN tumoral circulant dans le sang. Dans des études préliminaires, la Dre Rose et son équipe ont démontré que les biopsies liquides pouvaient être utilisées pour identifier les patients qui pourraient bénéficier de thérapies ciblées. Ce nouveau projet s'appuiera sur cette réussite en recrutant des patients dans le cadre d'une étude multicentrique afin d'évaluer plus en détail l'impact des biopsies liquides sur les résultats des patients. L'objectif final est de déterminer si ces tests peuvent améliorer l'accès à des thérapies de précision, permettant ainsi aux hommes atteints d'un cancer de la prostate métastatique d'avoir une vie plus longue et de meilleure qualité.
Outre cet objectif important, le projet s'attaque également à l'un des principaux défis du traitement du cancer de la prostate résistant aux médicaments : les mutations du gène du récepteur des androgènes (AR, androgen receptor en anglais). Le gène AR joue un rôle crucial dans la progression du cancer de la prostate, et ses mutations sont souvent associées à de mauvais résultats. L'équipe de la Dre Rose développe de nouveaux modèles de cellules cancéreuses de la prostate résistantes aux médicaments, dérivées de patients, afin de tester de nouvelles thérapies ciblant l'AR.
« Nous espérons que ces recherches déboucheront sur de nouveaux traitements pour les hommes atteints d'un cancer de la prostate métastatique résistant aux médicaments et amélioreront l'accès à cette nouvelle génération de thérapies de précision », déclare la Dre Rose.
Dans le cadre de ce prix, la Dre Rose recevra 225 000 dollars du Réseau des centres d'oncologie du Marathon de l'espoir au cours des trois prochaines années, auxquels s'ajouteront 225 000 dollars versés par son établissement d'accueil, pour un total de 450 000 dollars. Ce financement, ainsi que le mentorat et les relations offerts par le réseau, permettra la mise en œuvre et l'évaluation des technologies de biopsie liquide dans les hôpitaux de Montréal, avec la possibilité d'étendre leur utilisation à l'ensemble du Canada.
« Ce projet ne serait pas possible sans le financement du MOHCCN », note la Dre Rose. « Si nous parvenons à prouver que les biopsies liquides permettent d'obtenir de meilleurs résultats pour les patients atteints d'un cancer de la prostate, nous serons alors en mesure de les intégrer dans la pratique clinique courante, afin de les rendre accessibles à tous les patients. »
La subvention de 225 000 $ est accordée pour trois ans et sera complétée par une somme équivalente versée par l'Hôpital général juif, pour un total de 450 000 $.