Une approche collaborative pour caractériser les microenvironnements immunitaires tumoraux à l'aide de l'immunofluorescence multiplexe

Cartographier le paysage immunitaire de la tumeur pour personnaliser les immunothérapies

Cartographier le paysage immunitaire de la tumeur pour personnaliser les immunothérapies

Une équipe de chercheurs dirigée par les docteures Amber Simpson (Queen's University) et Lillian Siu (Princess Margaret Cancer Centre, University Health Network) espère mettre au point une nouvelle technologie permettant de cartographier le paysage immunitaire des cellules tumorales, grâce à un nouveau financement accordé par l'Institut de recherche Terry Fox et le Réseau des centres d'oncologie du Marathon de l'espoir.

Le projet, qui bénéficie du soutien des Bourses de développement technologique IRTF-MOHCCN, se concentrera sur une technologie appelée immunofluorescence multiplexe, une technique qui utilise des marqueurs fluorescents pour détecter plusieurs protéines dans un seul échantillon de tissu, aidant ainsi les scientifiques à observer comment différentes cellules et protéines interagissent dans l'espace.

« Notre projet s'apparente au travail des astronomes qui utilisent de puissants télescopes pour cartographier l'univers », explique la Dre Simpson. « Cependant, au lieu de télescopes, nous utilisons des microscopes avancés pour cartographier les millions de cellules qui composent une tumeur. Tout comme chaque objet dans l'espace est unique, chaque tumeur d'un patient est unique, ce qui nous oblige à créer des milliers de cartes tumorales différentes pour comprendre pleinement leur paysage individuel. »

L'équipe de recherche se concentre sur deux objectifs principaux : premièrement, générer des cartes cellulaires de haute qualité pouvant servir de référence pour comparer les tumeurs de différents patients ; deuxièmement, utiliser ces cartes pour identifier des biomarqueurs pouvant être développés en tests cliniques. Ces tests aideraient les médecins à déterminer le traitement le plus efficace pour le type de cancer spécifique de chaque patient.

Le projet rassemble un réseau collaboratif d’experts et d’institutions, notamment Queen’s University, le University Health Network, Sinai Health, ainsi que des partenaires internationaux tels que le National Cancer Institute et le Johns Hopkins Hospital. En tirant parti de deux plateformes complémentaires pour générer des cartes tumorales, l’équipe vise à valider ces technologies au sein de leurs institutions respectives.

Une fois validés, ces outils pourraient alors être adoptés par les institutions du réseau, offrant ainsi aux scientifiques et aux cliniciens de tout le pays un nouveau type de données pouvant être associées à des données génomiques, transcriptomiques et cliniques afin de déterminer pourquoi certains patients répondent aux immunothérapies, ouvrant ainsi la voie à des traitements plus personnalisés.

« Notre objectif ultime est de fournir au MOHCCN des conseils avisés et des pratiques exemplaires pour la mise en œuvre de cette technologie de pointe », explique la Dre Siu. « Cela permettra non seulement d'approfondir notre compréhension des microenvironnements immunitaires des tumeurs, mais aussi de contribuer au développement de la prochaine génération de tests cliniques de biomarqueurs pour une immunothérapie de précision. »

L'importance de ce projet réside dans son potentiel à transformer la médecine de précision pour le cancer en fournissant aux chercheurs et aux cliniciens des informations fondamentales sur le microenvironnement immunitaire des tumeurs. Cela leur permettra d'être mieux équipés pour sélectionner des traitements sur mesure pour chaque patient à tout moment au cours de leur parcours de traitement contre le cancer et pourrait conduire à des thérapies plus efficaces et personnalisées qui améliorent considérablement les résultats pour les patients.

« Nos travaux permettront de caractériser les tumeurs des patients d'une nouvelle manière, offrant ainsi une meilleure compréhension de leur cancer et permettant des approches thérapeutiques plus personnalisées », explique la Dre Simpson. « Il s'agit d'un pas en avant important dans notre quête visant à offrir des soins oncologiques meilleurs et plus efficaces à tous les Canadiens. »